Anne et Pascal ne sont pas des touristes ordinaires.
Très occupés toute l’année par leur boulot à forte responsabilité dans la région d’Orléans, voilà déjà plusieurs années qu’ils ont pris l’habitude de venir une petite semaine souffler en amoureux dans ce Néguev qu’ils aiment tant. On les avait déjà vus à l’automne, en hiver et au printemps.
Ils avaient déjà retourné bien des pierres de la région. On peut dire qu’ils en avaient déjà vu plus que bien des habitants du coin. Nous avions passé de longues heures à discuter de tout et de rien. Les avoir autour de notre table est toujours un grand plaisir.Au plus fort de l’hiver, je reçois un email d’Anne m’annonçant qu’ils m’ont prise au mot (face à la question habituelle, “c’est comment en été ici”, je leur avais raconté nos nuits fraîches, la chaleur sèche, la brise exquise…). C’est décidé, m’annonce Anne, nous allons venir passer chez vous dix jours au mois de juillet avec nos trois ado…
A la lecture de ce mail, j’oscille entre le plaisir de les revoir et un léger sentiment de panique. Bien qu’amoureuse de mon désert et ne concevant que difficilement qu’on puisse se lasser de sa beauté, je devais me rendre à l’évidence : ce n’est pas un itinéraire classique de vacances. Bien sûr, je rêve de voir plus de gens prendre tout leur temps pour explorer le Néguev. Bien sûr je ne doute pas qu’il le mérite. Mais tout de même… dix jours et avec des adolescents… Est-ce que ce n’était pas pousser le bouchon un peu loin ?
Il fallait que les vacances de cette famille soient réussies.
Premièrement, s’assurer qu’ils réalisent qu’ils vont devoir adapter leur emploi du temps et qu’ils ne rêvent pas de grasses matinées. Parce que s’ils veulent profiter du désert en juillet, ils vont devoir se lever tôt et se reposer pendant les heures les plus chaudes. Dans les Monts du Néguev, on a beau avoir une chaleur sèche qui fait qu’il est agréable d’être à l’ombre même au plus fort de la chaleur… Il n’y a pas beaucoup d’ombre et mieux vaut se calfeutrer pendant les heures les plus chaudes.
Deuxièmement, préparer un programme. Potasser le blog, consulter les cartes, évaluer les distances, la longueur des activités, le meilleur horaire pour chacune… Mélanger les incontournables, que les enfants n’ont pas encore faits, avec des nouveautés que ni Anne, ni Pascal ne connaissent. Entre les imprévus (une visite à la ville Bédouine de Rahat), les coups de fatigue ou envies de buller, et le fait qu’ils avaient leurs propres projets (rendre visite à leur prof d’hébreu dans un kibboutz près de Gaza et flotter sur la Mer Morte), nous n’avons même pas eu le temps de tout faire et il nous en reste pour l’année prochaine !
A la fin de leur séjour, j’ai demandé à Anne et Pascal de m’envoyer un petit compte-rendu pour le blog et je l’ai reçu et lu avec émotion hier.
Merci Anne et Pascal pour cette participation. En espérant que votre expérience montrera à d’autres que la région, si elle ne mérite pas forcément les dix jours qui vous lui avez consacrée, mérite au moins un peu plus que les quelques heures que la plupart des voyageurs lui réserve… et que même en été, en suivant quelques précautions, on peut tout à fait venir se promener dans le Néguev !
Et maintenant, place au texte d’Anne et Pascal (et à leurs photos).
Emmener nos ados en congés d’été dans le désert du Néguev… Un pari audacieux
et réussi !
Les vacances d’été en famille, question récurrente qui anime les repas d’hiver…
Proposition parentale prudemment avancée, réassurance préliminaire sur la disponibilité d’un réseau wifi… et nous voilà tous partants pour une aventure dans le désert du Néguev (le Sud en hébreux biblique) en Israël.
Pas tout à fait au hasard il est vrai : un lieu découvert lors de voyages en amoureux, un lieu où opère la magie du désert, un lieu de paysages naturels grandioses, un
lieu où nous attend la chaleureuse hospitalité de Marion et John Krivine. Et Midreshet Ben Gurion : village au bord d’une falaise vertigineuse surplombant une vallée sauvage au pied de montagnes rocheuses de toutes les couleurs. Un paysage à couper le souffle…
S’isoler dans le désert au mois de juillet ? Avec des ados qui ont soufflé 13 à 19 bougies ? Devant la moue dubitative de nos connaissances orléanaises, nous voici
contraints d’argumenter : « sais-tu que la situation géographique, l’altitude, la brise fréquente garantissent des températures comparables à celles de l’été orléanais ? Qu’il convient tout simplement de profiter des heures fraiches en vivant à la
méditerranéenne ? » Nous renonçons à convaincre… pour l’instant. Car la réalité des relevés comparatifs pendant notre séjour livrera rapidement son verdict : une canicule orléanaise battant de 5 degrés les températures maximales du Néguev !
Vivre à la méditerranéenne suppose il est vrai un petit effort. Celui de profiter de la fraicheur matinale et de la douceur vespérale… Levers à 5h00 ou 5h30, si, si, les
ados aussi ! Armés de bonnes réserves en eau… Récompensés par un lever du soleil époustouflant sur la vallée du Nahal Zin avec John,
la superbe descente de Nahal Karkash avec Marion,
une randonnée très dépaysante, guidée par Marion et
John, inconnue des non initiés, dans les hauteurs (Mont Ardon)
et les sables de couleurs du gigantesque cratère du Mahtesh Ramon,
la découverte des points d’eau du désert : Ein Akev, baignade récompense d’une approche en VTT –
échappée gagnante des ados au retour ! – Ein Avdat, ses gorges impressionnantes et la fraîcheur de son torrent…
Au retour vers 10h00, quel bonheur de petit-déjeuner avec Marion et John sous “la tente”; la “salat israeli” de Marion a beaucoup de succès ! Discussions animées…
Et puis l’heure de la sieste au frais, personne ne se fait prier. Un tour à la piscine de la Midrasha pour les plus courageux.
C’est vers 17h00 que l’énergie renait. Les sites à découvrir ne manquent pas et dix jours ne seront pas de trop ! La visite d’anciennes villes nabatéennes
comme Avdat ou Shivta nous apprennent l’histoire de ce peuple, de la route des épices.
La capitale du Néguev Beer Sheva est en fête, John et Marion nous font découvrir les animations de rue, stands artisanaux, lumières, dance, musique,
bonne humeur…
Coucher du soleil au point culminant du Néguev, le Mont Ramon
et rencontre impromptue d’un troupeau de rares ânes sauvages.
Expérience émouvante de la tombée de la nuit à la frontière égyptienne dans les dunes de
sable près de Nitzana, ciel étoilé magnifique, séance d’astronomie,
pistage des scorpions, serpents nocturnes et rongeurs du désert,
thé et poïke sur le feu de camp
et même une séance de surf des dunes qui laissera aux ados le souvenir amusé des prouesses parentales…
La Mer Morte n’est pas très loin et les jeunes ont très envie de découvrir les sensations si particulières de cette baignade. Les moins jeunes de sont pas de
reste… Nous voici partis vers l’est, non sans profiter du paysage magnifique d’autres cratères, le Mahtesh Gadol de Yeruham – sables colorés incroyables –
Les levers matinaux précoces n’ont pas eu raison des activités nocturnes, notamment la descente du Nahal Havarim en pleine nuit à la lumière surnaturelle
de la pleine lune.
Difficile d’imaginer seuls une telle expérience que nous n’aurions jamais tentée sans John et Marion. De même que la découverte de la ville bédouine de Rahat.
Déjà la fin de notre séjour… Dix jours n’ont pas suffit à tout découvrir du Néguev, loin s’en faut ! Et à chaque saison ses paysages, nous explique Marion.
Enfants et parents sommes ravis de nos vacances… et nous promettons de revenir !
This post is also available in: English
Auteur/autrice : Marion Krivine
French owner of Krivine Guesthouse in Midreshet Ben Gurion, together with my British husband John. A little piece of european greenery in the heart of the Negev Highlands, Israel. I have set out on this journey in order to provide our guests with the most accurate, up-to-date and comprehensive guide of the area. Afficher tous les articles par Marion Krivine