Nous ne sommes pas Isrotel. Nous n’avons que quatre chambres. Mais quand même, nous devons les identifier ne serait-ce que pour des questions de logistique. “Il manque deux serviettes dans la chambre verte”, m’ordonne ma femme. “Tu veux dire la chambre bleue?” Elle est un peu daltonienne, ma femme. Elle pense que c’est moi, ce qui est absolument absurde, mais ça ne sert à rien de la contredire. Ca a juste le don de l’énerver. “Tu veux dire la chambre orientée sud-ouest?” J’ajoute pour la provoquer. Elle réfléchit. Aucun sens de l’orientation ma femme… Elle fait un nouvel essai : “La chambre de devant à gauche”. “A gauche en sortant de la maison ou en y entrant?” On se fait plaisir comme on peut…
On aurait pu donner des numéros aux chambres mais ça a un petit côté impersonnel. Le problème était quotidien et insoluble.
Nous avons des tas des babioles et autres antiquités dans toute la maison. C’est un peu mon obsession. Elle a des objets qui viennent de France, j’en ai d’Angleterre. Un jour, nous nous sommes aperçus que lors d’un des nombreux changements opérés dans les chambres, une concentration importante d’objets français se trouvait réunie dans une chambre. Elle l’a appelée la chambre française (puis l’apartement au fur-et-à-mesure des agrandissements). Alors on y a ajouté deux trois trucs en français. Pas un total look, juste quelques touches.