La ferme de Kornmehl, restaurant et fromage de chèvre

Le restaurant de la ferme Kornmehl est situé au sommet d’une colline désolée, sur la route 40, juste 1 km avant le tournant pour la route 211.  C’est à une quinzaine de minutes de nos chambres d’hôtes. Depuis la route, on devine juste les rangées de voitures  des nombreux clients. Une bien meilleure publicité qu’un signe sur le bord de la route,

voire même qu’un énorme panneau publicitaire. Une telle fréquentation vous en dit long sur la qualité des produits. 

Pour y arriver, vous devez monter une route à la pente assez raide. Une fois en haut, vous vous trouvez au milieu d’une ferme avec ses silos, ses chèvres, son enclos pour la traite et d’énormes chiens de bergers hirsutes qui se prélassent au soleil. Pour arriver au restaurant, vous passez devant un enclos plein de chèvres. J’ai moi-même eu des chèvres et je dois dire que c’étaient de belles créatures, mais aucune n’était aussi belle et soignée que celles élevées par Kornmehl! Le gros de son troupeau est arrivé de la région de Jérusalem il y a 25 ans. Trois boucs ont été importés des Etats-Unis il y a une dizaine d’années pour renforcer un troupeau aussi hermétiquement protégé que possible des autres chèvres de la région. Et ce sont ces créatures qui produisent le lait à partir duquel les fromages servis dans le restaurant sont fabriqués.  

Continuez à marcher le long de l’allée pour arriver jusqu’au restaurant. Sur votre gauche, vous pourrez voir les caravanes de fortune dans lesquelles vit la famille Kornmehl. Ce sont là de vrais fermiers sans prétention, amoureux de leur travail et qui fabriquent leurs fromages avec autant de sérieux que de passion. Le restaurant est venu après-coup. De l’extérieur, il n’est pas très engageant : deux wagons de marchandises rattachés l’un à l’autre et une terrasse ombragée. 

A l’entrée, se trouve la boutique de fromages dans laquelle vous pouvez goûter et acheter. Les clients ont tous l’air venus tout droit de Tel Aviv (vous n’y verrez pas beaucoup de touristes étrangers). Des enfants courent tout autour de la ferme, poursuivis par des mères élégantes qui peinent à les rattraper.

Je ne vais pas vous mentir, ce n’est pas un établissement qui mérite 3 étoiles au Michelin. L’équipe est jeune et inexpérimentée, la cuisine a de bons jours et de moins bons jours.  Mais les fromages sont vraiment bons, les textures agréables et l’effet général est vraiment très plaisant. Nous avons un petit faible pour la pizza (délicieuse pate faite maison) ou le plateau de fromage servi avec du pain maison. N’y allez pas si vous n’aimez pas le fromage de chèvre parce que les deux seuls plats de la carte qui n’en contiennent pas sont un bol de laitue et une salade de tomates cerise. 

Mais les fromages n’ont pas leur égal en Israël. C’est ce qu’en dit Marion, ma très française épouse.

Les Telaviviens ont tendance à s’asseoir dehors, sur la terrasse, pour garder un oeil sur leurs enfants, profiter de la brise, de la vue et du calme du désert. 

mais nous préférons nous installer à l’intérieur où ça sent tellement bon.

Ce qui est certain, c’est que Daniel et Anat Kornmehl adorent leurs chèvres, leur travail et leurs fromages.  

J’ai demandé à Daniel où il avait appris à faire du fromage, dans quelle académie, auprès de quel maître fromager… “J’ai travaillé dans des fermes fromagères en France, dans le Piémont, dans le Sud de l’Italie. Je ne me souviens plus du nom des fermes. J’ai lu beaucoup de livres, regardé des vidéos sur Youtube, fait beaucoup d’essais, certains très réussis, d’autres beaucoup moins… Je n’ai pas de diplôme.”

Le restaurant est ouvert tous les jours de la semaine (sauf le lundi), de 10.00 à 18.00.