De temps en temps, une équipe de film décide d’utiliser la beauté naturelle qui nous entoure comme décor et vient s’installer à Midreshet Ben Gurion. Il y a une quinzaine d’années, c’était au tour de l’équipe de la production franco-israélienne du film “Au bout du monde à gauche”.
Le titre du film avait indubitablement été inspiré par le fait que l’entrée dans notre village se fait bien par un virage à gauche. Mais il était le reflet d’un point de vue tout Tel-Avivien qui veut que Midreshet Ben Gurion soit le bout du bout du monde. Tout étant relatif, inutile de préciser que pour les habitants des 15 communautés des Monts du Néguev, Midreshet Ben Gurion est plutôt considéré comme une sorte de centre névralgique, un monstre de civilisation. Avec près de 2000 habitants, c’est de très loin la plus grande communauté de la région administrative la plus vaste et la moins peuplée du pays. Ajoutons-y son campus universitaire renommé et le patrimoine historique et intellectuel légué par le premier 1er Ministre du pays, on est loin de l’isolement.
Au bout du monde à gauche, il y a Ezuz
Non, pour les habitants des Monts du Néguev, le bout du monde à gauche, c’est Ezuz. Une communauté de 17 familles située au bout d’une route après laquelle il n’y a plus rien (enfin si, il y a la magnifique route 10 qui longe la frontière égyptienne depuis Gaza jusqu’à Eilat, mais comme elle est fermée à la circulation la plupart du temps…). Ezuz est situé si près de la frontière égyptienne que la barrière de séparation entre les deux pays est une constante du paysage.
Y aller :
Pour arriver à Ezuz, on suit la route 211 presque jusqu’au bout, on tourne à gauche à Nitzana, roulant pendant un bon quart d’heure sur une route étroite.
Arrivé à cet embranchement,
on choisi la voie de gauche (voilà, exactement comme dans le film !)
Café Ezuz
Et dans ce Far West israélien – ou plutôt ce prélude au Sinaï, comme ses habitants aiment l’appeler tant l’atmosphère décontractée rappelle les stations balnéaires de la péninsule égyptienne, on en oublierait presque oublier qu’il n’y a pas la mer – se trouve l’endroit le plus inattendu qui soit: Café Ezuz.
Ne laissez pas la nonchalance du décor vous tromper
On mange tellement bien à Café Ezuz que nous n’hésitons pas à faire les 70 km qui le sépare de chez nous pour y prendre un repas. Dès que l’occasion s’en présente, nous ne manquons pas d’y envoyer nos hôtes.
Si vous prenez le temps de visiter Shivta, ce que nous vous recommandons vivement, vous aurez déjà fait plus de la moitié du chemin. Par ailleurs, dans notre post sur la région de Nitzana, vous pourrez trouver d’autres idées d’activités dans la région pour remplir toute une journée.
Dans une toute autre direction, si vous vous trouvez dans les Monts du Néguev un des rares jours pendant lesquels la route 10 est ouverte (pendant les fêtes juives de Souccot, Hanuka et Pessah), Café Ezuz pourra être votre destination finale. C’est un trajet particulièrement pittoresque avec vue plongeante sur les montagnes du Sinaï.
Café Ezuz a été ouvert il y a une quinzaine d’années par Eyal et Peggy, des Marseillais arrivés en Israël il y a une vingtaine d’années. Après quelques années dans la restauration dans le quartier le plus Bo-Bo de Tel Aviv, ils décident de quitter la vie citadine pour les contrées sauvages du Néguev, une vie plus simple, plus lente et réflective, axée autour de leurs deux amours : la nourriture et la musique (les affiches placardées au mur sont autant de souvenirs des nombreux concerts qui y sont organisés et qui attirent une foule venue de toute la région et même plus loin).
Le plus étonnant étant sans doute le fond sonore qui varie entre le contenu éclectique et discret de la radio FIP ou une playlist qui me rappelle fortement mon adolescence en France, dans laquelle le meilleur de la world music de la fin des années 80 suit une chanson française à texte.
L’intérieur du café est rempli de curiosités
L’extérieur est paisible et offre une vue ouverte sur le désert. Si vous asseoir par terre sur des matelas autour d’une table basse n’est pas votre truc, des tables et des chaises sont prévues à l’intérieur comme à l’extérieur.
Et dans mon assiette ?
En ce qui concerne le menu, ils servent une cuisine israélienne simple, végétarienne, fraîche (les légumes proviennent directement des nombreuses serres de cette région agricole) et délicieuse.
J’ai un petit faible pour les aubergines cuites au feu de bois (de même que les délicieuses pizzas), servies avec du tahini et des pitot faites maison et fraîchement cuites. Mais vous pouvez essayer sans risque tous les plats de la carte (les boulettes de quinoa, la shakshouka ou les lasagnes de patates douces sont tout aussi délicieuses). L’idée étant d’y aller à l’Israélienne : commander plusieurs plats (sans vous ruiner, compter autour de 40 sh par plat), les placer au milieu de la table pour partager et picorer un peu dans chacun.
Café Ezuz est ouvert du mercredi au samedi. En semaine de 17.00 à 20.30. Le vendredi, le samedi et pendant les fêtes juives, de 10.00 du matin jusqu’à tard dans la soirée.
Si vous êtes dans la région du dimanche au mardi, essayez toujours d’appeler Eyal (+972-54-4226330), surtout si vous êtes un petit groupe. S’il est dans le coin, il se peut tout à fait qu’il ouvre spécialement pour vous.
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Auteur/autrice : Marion Krivine
French owner of Krivine Guesthouse in Midreshet Ben Gurion, together with my British husband John. A little piece of european greenery in the heart of the Negev Highlands, Israel. I have set out on this journey in order to provide our guests with the most accurate, up-to-date and comprehensive guide of the area. Afficher tous les articles par Marion Krivine