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Ein Zik (et Ein Shaviv)

Ein Zik est une oasis située dans une vallée en fer à cheval, entourée sur trois côtés de falaises imposantes. Les eaux de pluie qui ruissellent de ces falaises sont retenues à proximité de la surface de ce bassin, formant un grand lac dans le très proche sous-sol. Elle est traversée par le Shvil Israel. 

Y aller en randonnée depuis nos chambres d’hôtes et en revenir le même jour est possible, mais cela demanderait une très longue journée de marche (bien que notre village soit le plus proche de l’oasis). Si bien que le plus simple reste d’y aller en jeep (une quarantaine de minutes).  

Les palmiers qui y poussent ne sont pas à proprement parler indigènes. Peut-être ont-ils été plantés intentionnellement, à moins que quelqu’un ait laissé tomber un noyau de datte sans y faire intention il y a très longtemps. Les conditions favorisant clairement leur croissance, ils y auront prospéré.

En terme de biomasse, c’est de très loin la plus grande oasis de la région des Monts du Néguev.  

Le peuplier de l’Euphrate [Pupulus Euphratica] quant à lui, est indigène et on l’y trouve en grand nombre. Mais le Pupulus Euphratica d’Ein Zik et d’Ein Shaviv possède des propriétés uniques qui laissent les experts perplexes. Je vous épargne les détails qui sont un peu compliqués.  

Ces oasis abritent naturellement une faune variée qui se cache pendant la journée. Ein Zik a été peuplée à l’époque de l’âge de bronze ancien (il y a un peu plus de 4000 ans) et l’archéologue Jacob Vardi a écrit sa thèse de Master à ce sujet. Il doit y avoir quelque part des restes de ce peuplement mais je n’ai jamais réussi à les trouver, ni même à trouver quelqu’un sachant où ils se trouvent. Peut-être serez-vous plus chanceux. 

Comment y aller.

Vous aurez besoin d’un véhicule à 4 roues motrices (et d’un guide si vous n’êtes pas familiers avec le désert). De chez nous, prenez la route 40 en direction du Kibboutz Sde Boker (Nord) sur 1 km. Tournez à droite et prenez la piste qui traverse les champs du kibboutz jusqu’à arriver sur la piste de pipeline d’essence 

qui descend de façon abrupte dans la vallée de Zin.

puis roulez sur une ligne droite pendant une vingtaine de minutes. Sur cette section, vous aurez amplement le temps de vous demander si vous êtes bien au bon endroit parce qu’il n’y a rien d’autre qu’un désert aride aussi loin qu’on puisse voir. 

Vous remarquerez une horrible balafre dans la falaise juste en face de vous. Il s’agit du pipeline de pétrole qui va d’Eilat à Ashkelon. Une réalisation coûteuse (difficle de ne pas se demander dans quelles conditions ils a été construit) et à l’utilité douteuse, construite à la hâte dans les années 60 pour contourner le canal de Suez en cas de nouveau blocage. Rassurez-vous, vous n’aurez pas à monter cette piste. De nombreux aventuriers s’y essaient régulièrement, provoquant les foudres  des unités de sauvetage de la région appelées à la rescousse…  

Bien avant cette montée, vous verez un signe indiquant  Ein Zik sur votre droite. Peu après ce virage, vous commencerez à voir des parcelles d’une végétation d’un vert foncée. Passez le camp de nuit des parcs nationaux (les seuls endroits où l’on est autorisé à se trouver dans le désert une fois la nuit tombée) et continuez à descendre pour entrer dans la jungle qu’est Ein Zik.  

Suivez cette piste sur 1 km – certains passages nécessitent une bonne expérience de la conduite tout terrain –

jusqu’à ce que vous arriviez à une barrière et un petit parking. Vous êtes maintenant à Ein Shaviv, vous ne pouvez pas conduire plus loin.

Déchargez votre panier à pique-nique et commencez à marcher pendant une dizaine de minutes. 

Jusqu’à ce que vous arriviez dans une mini clairière au milieu d’un bosquet de Pupulus Euphratica. L’endroit est spacieux et frais toute l’année, le lieu rêvé pour un pique-nique.  

Sur votre chemin, vous aurez remarqué la marque caractéristique (rouge, bleu, blanc) du Shvil Israël, ainsi que d’autres marquages (vert et noir) qui vous permettent de faire le tour de l’oasis sans vous perdre. 

Quand vous aurez assez exploré Ein Shaviv et les collines qui l’entoure, retournez à votre véhicule en suivant la marque bleue, à moins que vous n’ayez congédié votre chauffeur (ce que nous vous conseillons vivement de faire) et que vous ne préfériez rentrer à pieds jusqu’au village. Une randonnée magnifique de 4-5 heures qui vous fera traverser Ein Akev.   

Rares sont ceux qui visitent cet endroit

Tout d’abord parce que c’est une oasis sans eau à sa surface, pas de chutes d’eau, pas de bassin dans lequel se baigner, pas la moindre flaque d’eau dans laquelle les enfants pourraient sauter ou jouer à s’asperger. L’endroit est tellement envahi par la végétation que paradoxalement, il y a peu d’endroits ombragés où s’asseoir, s’allonger ou pique-niquer confortablement. Juste un chemin traverdant ces deux oasis et une trentaines de grappes de palmiers robustes (500 au bas mot, peut-être même beaucoup plus), dont on peut difficilement s’approcher tant leurs troncs sont congestionnés sous un amas de branches mortes et autres broussailles impénétrables. 

 

La seconde raison est la relative inaccessibilité d’Ein Zik.  Le village le plus proche est le nôtre, une bonne quarantaine de minutes en jeep et au moins trois heures de marche. On peut aussi y marcher depuis Mitzpe Ramon (pas d’accès en jeep). Cela prendra au moins 4 heures d’une randonnée assez ardue.

J’ai demandé à un de mes voisins, qui ne manque jamais une occasion de sortir sa famille dans le désert et qui adore Ein Zik, pourquoi l’endroit n’avait pas été développé pour attirer plus de gens. Il m’a regardé incrédule, son irritation était palpable. “Pourquoi voudrais-tu que des milliers d’Israéliens se précipitent ici et viennent ruiner cet endroit qui est absolument parfait tel qu’il est.”

La nature est magnifique, les gens sont horribles et les Israéliens sont les pires. C’est un refrain qu’on entend souvent. Si bien qu’Ein Zik, pour sa propre protection, doit rester aussi inhospitalière et inaccessible aux hordes de toursites que possible, ce qui lui permet de rester le paradis des écologues et botanistes. 

Pourtant, Ein Zik n’attend qu’un petit débroussaillage pour devenir l’un des plus spectaculaires des Parcs Nationaux du pays. Il suffirait de trois experts: un horticulteur, un hydrologue et un paysagiste ainsi que  d’un budget modeste pour en faire quelque chose d’encore plus spectaculaire. Mais je suis d’accord avec mon voisin, la dernière chose dont cet endroit a besoin est d’être envahi par des campeurs motorisés ou pire encore, de quads. Le lieu doit rester aussi isolé et inaccessible qu’il ne l’est. Une fois paysagé, on devrait en interdire l’accès des véhicules à disons, au moins 4 km pour que la visite ne se mérite qu’après une heure de marche (et une deuxième pour le retour). Bien sûr, une équipe de gardiens serait là pour protéger le parc comme dans tous les parcs nationaux en Israël.  

Mais même tels quels, complètement envahis de végétation, Ein Zik et Ein Shaviv restent une promenade que je ne manque jamais une occasion de faire. Nous pouvons vous y accompagner en jeep.

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Auteur/autrice : Marion Krivine

French owner of Krivine Guesthouse in Midreshet Ben Gurion, together with my British husband John. A little piece of european greenery in the heart of the Negev Highlands, Israel. I have set out on this journey in order to provide our guests with the most accurate, up-to-date and comprehensive guide of the area.

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