Har Tzaror ou Mont Tzaror, c’est ce plateau sombre que vous pouvez voir de la falaise de Tzin, en direction du nord. Cette randonnée vous emmène autour de ce mont, en passant par un lit de rivière, et jusqu’à son sommet d’où la vue est imprenable.
Du pas de notre porte, c’est une boucle de trois heures. La balade est d’une difficulté moyenne, parce qu’elle est en partie assez raide. Dans la descente, elle peut être un peu glissante. Des bâtons de randonnée pourront être utiles. Mais de jeunes enfants habitués à marcher peuvent tout à fait la faire. Nous vous recommandons de vous équiper d’une paire de jumelles pour cette sortie.
Il est possible de raccourcir la balade d’une heure si, au lieu de partir à pieds de la maison en passant par le parc des scultpures, vous choisissez de vous rapprocher en voiture. Pour ce faire, prenez la route 40 et entre la Midrasha et le kibboutz Sde Boker, prenez une piste de terre (un panneau indique Sde Tzin) qui vous mènera au point de départ de la balade. La piste est parfois un peu cabossée mais si elle est sèche, vous pouvez la prendre avec une voiture normale). Sde Tzin est une piste d’atterrissage construite à l’époque où Ben Gurion vivait à Sde Boker. De petits avions pouvaient y atterrir pour amener les visiteurs (chefs d’états…) de Ben Gurion. Localement, nous l’appelons “l’aéroport”.
Par une belle journée hivernale, prévoyez un peu plus de trois heures, parce que vous risquez fort d’avoir envie de vous tremper dans le Gev Tzaror. Un Gev est une dépression dans le calcaire qui se remplie d’eau à chaque pluie et devient, dans ce cas, une véritable petite piscine avec vue. C’est exactement le genre de jacuzzi que des millionaires installent au sommet de leur retraite montagneuse. L’envie d’un petit cigare et d’une coupette risque fort de vous prendre. Le bassin est généralement plein d’eau entre Novembre et Avril.
En général, Har Tzaror ne fait pas partie de l’itinéraire touristique. C’est bien dommage parce qu’une grande partie de cette randonnée et simplement spectaculaire. Mais cela signifie aussi qu’en semaine, il y a de bonnes chances que vous soyiez seuls (à moins qu’un renard ne vous accompagne, ce qui est probablement rare, mais est arrivé à deux de nos hôtes récemment).
Même les gens qui vivent dans la région semblent ignorer le Mont Tzaror, à l’exception d’une nuit de l’année. Le premier samedi du mois de septembre. A cette occasion, tout le village monte au sommet du Mont Tzaror en une longue procession au beau milieu de la nuit, pour assister à “la cérémonie du lever du soleil”. C’est la cérémonie qui marque le début de leur dernière année pour les élèves de Terminale du lycée-internat d’études environnementales situé dans le village. Une centaines de jeunes de 17 ans dansent à moitié nus, le corps couvert de peinture et de quelques bouts de tissus en attendant le lever du soleil. Le tout sous le regard de parents, amis, professeurs, anciens élèves qui ne ratent jamais une occasion de revenir. Il ne manque plus que le veau d’or.
On peut dire que la randonnée se décompose en trois parties. Une partie légèrement ennuyeuse. Une marche dans le désert extrêmement plaisante. Et une partie d’une beauté à vous couper le souffle. Comme toujours lorsqu’il s’agit d’une boucle, vous pouvez choisir de commencer par la partie ennuyeuse pour terminer sur un feu d’artifice (ce que font la plupart des randonneurs). Pour ma part, je trouve que le fait de commencer par le meilleur change complètement l’expérience et rend la partie ennuyeuse quasiment inexistante alors que, paradoxalement, je la trouve interminable lorsque je commence par celle-ci.
Cette pierre, située à côté de “l’aéroport”, est le point de départ de la balade.
Si vous êtes arrivés en voiture, garez-vous à proximité. Si vous êtes venus à pied en longeant la falaise, vous arriverez par le sentier rouge.
La plupart des gens commencent par le sentier bleu (la partie ennuyeuse). Comme je l’ai dit, je préfère commencer par l’autre côté et suivre le sentier noir. Mais si vous êtes têtus, que vous ne voulez pas m’écouter, et que vous voulez malgré tout commencer par le chemin bleu, voici ce qui vous attend:
Vous allez longer cette barrière sur votre droite pendant une vingtaine de minutes, alors que sur votre gauche, c’est une vue plongeante sur le Kibboutz Sde Boker, peu réputé pour son charme, qui vous attend.
Au-delà de cette barrière, se trouve une zone utilisée par l’université pour une recherche et l’entrée y est strictement interdite. Ce qu’il y a dans ce no-man land, c’est une station de nourriture pour les quelques vautours égyptiens (espèce en voie de disparition) qui vivent encore dans la région (vous avez aussi une bonne chance d’en voir dans les falaises d’Ein Avdat puisque c’est là qu’ils ont élu domicile). Lorsqu’un animal est retrouvé mort, que ce soit un ibex, un âne ou un chameau, un ranger est appelé pour le récupérer avec son camion-grue. Le cadavre est alors immédiatement conduit à la station d’alimentation pour les vautours. Ces derniers reconnaissent le camion et alors qu’il approche, une demi-douzaine de vautours se mettent immédiatement à survoler en cercles les environs, comme dans un vieux western.
Sur la photo ci-dessous, vous pouvez voir la cage à l’arrière-plan. C’est là que les jumelles entrent en jeu. Si vous apercevez un camion blanc (et il passe assez régulièrement), il est temps de les sortir car les vautours ne sont pas loin.
Sur la photo suivante, vous pouvez voir le camion en train de ramasser un animal pour l’amener à la station. C’était un peu tard si bien que nous n’avons pas vu les vautours arriver. On peut voir si le camion est dans les parages depuis la pierre de départ ou une fois au sommet du Mont Tzaror. N’oubliez pas de jeter un coup d’oeil.
Mais revenons à notre pierre de départ pour partir, comme je l’aime, par le chemin noir.
Le chemin noir est une piste pour jeep qui descend dans la vallée. On l’appelle Tzir HaNeft (ou route du pipeline). Tout au long de la descente, la vue sur la vallée de Tzin et ses lits de rivière (Tzin et Akev) est impressionnante. Comme toujours, la pointe de Hod Akev est majestueuse. J’ai beau voir ce paysage quotidiennement, je ne m’en lasse pas. Par une belle journée, la visibilité va jusqu’à la Mer Morte et les montagnes de Jordanie.
Juste avant la fin de la descente, vous trouverez sur votre gauche une marque indiquant le départ du chemin bleu.
Vous entrez maintenant dans Nahal Tzaror (lit de rivière), immédiatement reconnaissable à sa végétation relativement abondante (et étonnament diverse). Deux acacias servent de porte d’entrée. Les formations rocheuses sont tout aussi étonnament diverses. C’est à mon avis, et sans conteste, le plus beau paysage désertique de la région.
….après une vingtaine de minutes, alors que tant de beauté est pratiquement devenu insupportable, vous commencez à monter (une montée assez ardue). Quelques minutes plus tard, vous tombez sur de grosses pierres plates et cette marque blanche qui indique la présence d’eau :
le bassin est littéralement caché derrière ces grosses pierres, quasiment invisible bien que n’étant qu’à quelques mètres derrière cette marque.
Une fois que vous aurez bien profité de l’eau et de la vue, retournez sur vos pas et continuez à suivre le chemin bleu. Vous allez monter (c’est encore assez raide) jusqu’à atteindre le sommet du Mont Tzaror. N’oubliez pas de vous retourner de temps en temps pour profiter de la vue (si vous avez commencé par le chemin bleu au lieu du noir comme je vous l’ai conseillé, vous ferez cette partie dans la descente. Attention, c’est assez glissant).
La vue depuis le sommet :
A partir de là, vous allez commencer votre descente de l’autre côté (c’est le segment que j’ai intitulé plaisante marche dans le désert). Jusqu’à ce que vous atteigniez la clôture de l’université (maintenant sur votre gauche). Il vous reste 20 bonnes minutes avant de retrouver votre voiture si elle vous attend à l’aéroport. Si vous êtes venus à pieds, une demie-heure de marche le long de la falaise vous ramènera jusqu’à la maison.
De toutes les randonnées qui entourent le village, c’est ma préférée.
Auteur/autrice : Marion Krivine
French owner of Krivine Guesthouse in Midreshet Ben Gurion, together with my British husband John. A little piece of european greenery in the heart of the Negev Highlands, Israel. I have set out on this journey in order to provide our guests with the most accurate, up-to-date and comprehensive guide of the area. Afficher tous les articles par Marion Krivine