fbpx

Khamsin

Khamsin est un mot arabe qui désigne un vent chaud venu des déserts d’Egypte ou d’Arabie Saoudite. Il amène avec lui poussière de sable et températures extrêmes. En hébreu, on l’appelle le sharav. En Afrique du nord, c’est le sirocco

Quand le khamsin se lève, les températures augmentent d’une dizaine de degrés en quelques heures. Non seulement la chaleur est intense, mais elle est aussi lourde, porteuse d’une odeur caractéristique. Immédiatement, l’air se remplit de poussière et de sable qui s’infiltrent de partout dans les maisons. Il dure généralement quelques heures mais peut perdurer deux ou trois jours avant de prendre fin aussi abruptement qu’il a démarré. Le vent change soudain de direction, la température perd dix degrés en un instant, il arrive même que quelques gouttes de pluie tombent. C’est un moment cathartique. Je ne sais pas si c’est vrai, mais on m’a raconté un jour qu’à l’époque de l’Empire Ottoman, si un homme tuait sa femme après avoir enduré une semaine entière de khamsin, on l’aquittait du meurtre. Et je veux bien le croire, parce que s’il y a bien une chose dont je suis certaine, c’est qu’une semaine de khamsin pourrait bien rendre folle la personne la plus saine d’esprit. 

Le mot khamsin signifie “cinquante” en arabe. Parce qu’il y aurait soit-disant cinquante jours de khamsin par an. Je ne peux pas m’avancer sur ce qu’il se passe en Egypte ou en Arabie Saoudite, mais fort heureusement, dans le Néguev, nous sommes bien loin du compte. Tout au plus comptons nous une douzaine de jours de khamsin sur une année. Ils ne se produisent jamais au plus fort de l’été, plutôt à la fin du printemps ou au début de l’automne (généralement en mai ou en septembre).  En ce qui concerne la météo et les températures dans le Néguev, je peux affirmer sans grand risque de me tromper qu’il s’agit là des journées les plus difficiles de l’année.  

Si vous avez prévu de venir dans le Néguev en mai ou septembre, rassurez-vous, les jours de khamsin sont assez rares pour qu’il vous reste de bonnes chances de les éviter. Mais s’il se produit pendant votre séjour, vous pourrez sans conteste dire que vous avez connu l’enfer du désert et il ne vous restera plus qu’à essayer de tirer le meilleur parti de la situation.

Voir une tempête de sable approcher peut être marquant. Etre à l’extérieur pendant un khamsin, être exposé face aux éléments est certainement éprouvant (en particulier si vous avez des problèmes de respiration), mais ce sera certainement mémorable. Et être présent lors de la conclusion brutale d’un de ces épisode est  tout bonnement électrisant.

La semaine dernière (30 avril), nous avons reçu une famille suisse pendant trois jours. Les pauvres ont connu 36 heures d’un khamsin assez intense. Le père, Jann, guide de montagne et sauveteur dans les Alpes Suisses a réussi à mener sa famille d’un pied expert et sûr dans ces conditions difficiles. Et la nature a trouvé une façon de le récompenser pour ses efforts puisqu’il a réussi à prendre une photo remarquable. A quelques mètres de nos chambres d’hôtes, ils ont surpris un groupe de trois ibex femelles accompagnées d’un petit. En général, les ibex ignorent royalement les humains. Mais dans ce cas, les animaux sont partis très brutalement et on peut voir le petit bondir au-dessus de sa mère dans sa hâte de s’éloigner (comportement inhabituel sans doute provoqué par les conditions climatiques).  

Notez la teinte ôcre de l’air et le jeu d’ombres sur les pierres. Toute cette composition me fait penser à une peinture rupestre dans une cave préhistorique plutôt qu’à une photo prise au XXIè siècle. 

Photo prise par Jann Kühnis

Jann ne sait pas comment il a réussi à prendre cette photo mais voici la preuve qu’on peut revenir avec un bon souvenir du Néguev même lorsque les conditions ne sont pas optimales. 

J’espère juste que Jann et sa famille ne croient pas que c’est comme ça tous les jours dans le Néguev et qu’ils auront l’occasion de revenir pour faire des randonnées dans de meilleures conditions !

This post is also available in: English

Auteur/autrice : Marion Krivine

French owner of Krivine Guesthouse in Midreshet Ben Gurion, together with my British husband John. A little piece of european greenery in the heart of the Negev Highlands, Israel. I have set out on this journey in order to provide our guests with the most accurate, up-to-date and comprehensive guide of the area.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *