C’est une randonnée de deux heures. Le meilleur moment de l’année pour y aller est autour de décembre/janvier. L’objectif est l’apparition annuelle de narcisses. Vous marchez entre des petites collines vierges,
à l’exception d’un arbuste grisonnant ici ou là. Vous vous enfoncez de plus en plus profondément dans cette étendue sauvage et rocailleuse, et soudain, sans raison apparente, vous vous retrouvez au milieu de dizaines d’amas de narcisses. Qui les a mises là? J’aimerai vraiment le savoir.Si vous y allez pendant le weekend en pleine saison des narcisses, vous rencontrerez des israéliens venus faire ce pélerinage par dizaines. Vous n’y trouverez pas le genre turbulent, mais plutôt les contemplatifs. Ils viennent pique-niquer sans laisser de saletés derrière eux. Ils partageront des informations avec vous et peut-être même une pomme. Les enfants gambadent sans jamais écraser les fleurs. Une vision idyllique de la promenade en pleine nature, loin des normes habituelles en Israël… Si vous y allez en semaine, il est probable que vous ne rencontrerez pas âme qui vive. Nous sommes-là complètement en dehors des sentiers battus touristiques.
Pourtant, les narcisses ne sont pas les seules attractions de cette randonnée. A commencer par un petit détour d’une demie-heure pour voir les restes d’un ancien système d’irrigation. Puis une extension de la balade d’une autre demie-heure pour vous rendre à un point de vue panoramique sur la vallée de Tzin. Si vous prenez tous ces éléments en compte, vous êtes bons pour une expédition de 4 petites heures. En pleine saison des narcisses, donc au plus fort de l’hiver, mieux vaut ne pas y aller après 10.00 pour ne pas se faire surprendre par l’obscurité.
Le point de départ se trouve à 6 minutes en voiture de nos chambres d’hôtes.
Voici exactement comment faire :
Se rendre à Wadi Hatzatz
Quittez la Midrasha et prenez la route 40 en direction du Nord. Au bout de trois km, la route 40 tourne à gauche en direction de Beer Sheva, mais vous continuez tout droit sur la route 204 (en direction de Yeruham). Vous roulez à peu près 2 ou 3 km. Vous passez le village de Merhav Am et tout de suite après, sur votre droite, vous verrez un signe pour Wadi Hatzatz.
Prenez la piste de terre. Vous pouvez continuer à rouler aussi longtemps que vous le sentez (et on peut aller assez loin avec une voiture normale).
Commencez à suivre le chemin marqué noir. C’est aussi une piste pour 4×4. Immédiatement, vous pourrez voir les premiers signes d’une agriculture ancienne sous forme de terrasses.
Vers les citernes
Assez rapidement, vous remarquerez des monticules blancs sur votre gauche, ainsi que des murets le long des collines.
Les monticules blancs sont des piles de calcaire, déposées lorsqu’à l’époque bizantine, le sol a été creusé pour créer des citernes.
Les murets sont les canaux construits pour diriger les eaux de pluie dans l’une des 5 citernes.
Si vous montez sur ces collines (vous quittez alors le chemin marqué noir), vous trouverez les citernes…
… qui sont maintenant délabrées et généralement vides…
… mais on imagine facilement cette scène, d’il y a un peu plus de 1000 ans : nous sommes en novembre et les villageois attendent la première pluie, les canaux ont été réparés, les citernes drainées et nettoyées. Les nuages s’amoncellent, le vent se lève, tout le monde est aux aguêts. La pluie commence à tomber. Soudain, les eaux se mettent à couler sur les pentes des collines et se rejoignent dans les rigoles. Les villageois se doivent de capturer chaque goutte. Ils ne peuvent se permettre d’en laisser échapper aucune. Si un muret casse, il faudra le réparer immédiatement, de jour comme de nuit, dans le froid, aussi longtemps que la pluie tombe et que l’eau coule. Puis, ils peuvent s’arrêter, se sécher et examiner le niveau de l’eau. Et ils recommenceront 3 ou 5 fois au cours de l’hiver, à chaque pluie. L’eau qui remplira les citernes sera la seule source d’eau pour les longs mois secs d’été. C’est une des réalités centrales de leur existence [essayez de lire Dune de Frank Herbert].
Maintenant que les citernes sont sèches, vous pouvez y entrer. Par une chaude journée, c’est l’endroit idéal pour un pique-nique.
En route vers les fleurs
Retournez sur vos pas pour retrouver le tracé noir. Le chemin devient plus étroit. Vous avez toujours des collines sur votre gauche, mais sur votre droite, vous avez maintenant une petite falaise dentelée.
Suivez ce chemin pendant une quarantaine de minutes jusqu’à ce que vous arriviez aux fleurs. Vous commencerez par en voir quelques unes…
puis rapidement elles deviendront plus nombreuses et si vous arrivez au sommet de la saison, les parcelles pourront atteindre une taille impressionnante.
Vers le belvédère
Continuez à monter, toujours le long du chemin noir. Cette partie de la balade est un peu plus difficile alors ne continuez que si vous êtes en bonne santé et qu’il n’est pas trop tard (tombée de la nuit). Souvenez-vous, ce n’est pas une boucle, il vous faudra refaire dans l’autre sens tout ce que vous avez parcouru pour retourner à votre voiture. Rapidement, le panorama va s’ouvrir.
Vous pourrez voir aussi loin que le kibboutz, la Midrasha et même la tour solaire à Ashalim.
Vous voulez aller jusqu’au bord et marcher le long de la crête.
Au loin sur votre droite, vous verrez deux formations rocheuses.
C’est là que vous voulez aller. Grimper le second mont est un peu difficile. La descente est encore plus délicate. Mais le panorama est une récompense largement suffisante pour vos efforts.
Maintenant, il ne vous reste plus qu’à retourner sur vos pas !
NB.
Les plus fervents randonneurs peuvent continuer à suivre le chemin noir après le belvédère. Vous commencerez alors à descendre le long de Nahal Darokh puis jusqu’au camp de Ein Akev où vous poouvez passer la nuit. C’est une marche de 8 heures, assez difficile mais superbe. Une fois au camp, vous pouvez rentrer en passant par la piste de jeep de l’ancien pipeline (avec un peu de chance, vous trouverez une âme généreuse pour vous ramener en jeep). Ou vous pouvez passer la nuit au camp et continuer le lendemain en direction de Hod Akev et Ein Akev… Mais peut-être pas en décembre-janvier lorsque les nuits sont glaciales.
D’ailleurs, c’est une balade à faire en toute saison. Au printemps, les narcisses sont remplacées par un tapis de fleurs des champs.
A l’automne ou en été, les citernes, le belvédère et le charme discret de la montée justifient tout à fait une petite visite, même sans les fleurs.
Auteur/autrice : Marion Krivine
French owner of Krivine Guesthouse in Midreshet Ben Gurion, together with my British husband John. A little piece of european greenery in the heart of the Negev Highlands, Israel. I have set out on this journey in order to provide our guests with the most accurate, up-to-date and comprehensive guide of the area. Afficher tous les articles par Marion Krivine